COMMUNION AUTOUR DE GUILLAUME PERROT

  

« Le concert hommage donné le dimanche 5 octobre 2014 est donné pour la recherche contre l’ostéosarcome (précision en dessous de la photo de Guillaume ci-dessous). Le théâtre de Roanne était complet plein à craquer pour honorer la mémoire de ce jeune artiste que nous n’oublierons jamais.

A cette occasion j’ai enregistré un dvd du concert avec les Starting blocks en première partie, son sympathique groupe de Rock avec qui nous avons terminé par un What’d I say pour le rappel » F.E.

« Je vous ai déjà parlé maintes fois de ce talentueux pianiste.

Egalement un élève des plus prometteurs et des plus généreux, sa courte carrière était déjà riches d’expériences.

  

  C’est Béatrice Bonnamour, journaliste dans le Roannais, qui m’a contacté pour donner le concert que Guillaume avait souhaité réaliser en duo avec moi, pour la recherche contre  l’ostéosarkome. Je sais que vous serez tous là pour soutenir ce projet, et je suis émerveillé de découvrir chaque jour  tant de nouveaux mélomanes qui ont gardé Guillaume dans leur coeur et dans leurs oreilles !

  Mais ce n’est pas tout : la maladie qui a emporté Guillaume en pleine ascension artistique va grâce à lui, et grâce à vous recevoir la monnaie de sa pièce.

   En effet il nous malicieusement laissé quelques enregistrements de qualité que j’ai eu la lourde responsabilité de sélectionner en vue d’un disque dont le fruit de la vente est consacré lui aussi à la recherche contre l’ostéosarcome.

   « Ne pas avoir eu le temps malgré ses voeux, de se consacrer à des enregistrements… Mais laisser le plus poignant témoignage musical, à ceux qui l’ont aimé, et à ceux qui le découvriront, à travers ce disque d’archives prises à la volée, fugaces et superbes, à l’instar de sa carrière… Tels sont la grâce et le talent de Guillaume Perrot. » Est un extrait du texte qui accompagne le disque de Guillaume.

 

Sur l’histoire de ce disque, lire l’article suivant :

http://www.fabriceeulry-laboutique.com/blog/?p=5138

Le disque est sorti officiellement le 5 octobre pour le concert hommage à Roanne et vous pouvez le commander auprès de l’association Boogiewooguillaume en écrivant à :

https://www.facebook.com/boogiewooguillaume?fref=ts

  Mais ce n’est toujours pas tout ! Nous avons joué pour Guillaume le 5 octobre mais nous avons aussi créé un dvd de cette soirée dans le même but que le sus-dit disque ! J’écris nous car de surprise en surprise j’ai appris que Guillaume jouait aussi dans un groupe de rock les starting blocks, qui ont participé à la soirée avec moi !

 Guillaume Perrot a quitté cette terre mardi 28 août 2013 au matin, voici un espace où nous consoler de son absence, et nous recueillir en communiant autour d’une flamme que j’entretiendrai régulièrement en pensant à lui et à vous tous.

 Et voici une vidéo amateur de l’artiste jouant avec Loys Brossy. Nous remercions Loys Brossy de nous avoir sollicité pour nous parler de Guillaume, voici son message :

Bonjour,

« Je me présente, je suis le frère d’un ami à Guillaume Perrot, je l’ai remplacé dans le groupe dans lequel il jouait suite à sa maladie. Je sais que Guillaume jouait le vol du bourdon version boogie, j’aimerai bien le jouer aussi mais je ne trouve la partition nul part. Je me demandais s’il était possible de vous acheter la partition puisqu’il me semble que c’est avec vous qu’il l’a appris. Je crois qu’on à tous comme souvenir de lui quelqu’un de très joyeux et positif. »

 Et voici le lien de la vidéo ;

https://www.facebook.com/photo.php?v=1257553799650

 A partir du printemps 2011, et pendant 27 mois il a souffert physiquement. Après un espoir de guérison à la fin 2012, la réapparition du mal a entraîné des traitements qui l’ont épuisé depuis le printemps suivant, mais Guillaume était un sage. Heureux de chaque instant, et toujours positif et plein d’humour, il me proposait encore des projets fin juin 2013. 

  Lors d’un stage musical en 2008, dont nous voyons ici quelques photos, j’ai découvert tant de maturité chez Guillaume que je lui ai même parfois délégué des tâches auprès des autres stagiaires, alors qu’il en était un lui-même  !

 Il était alors ravi de transmettre à son tour, trouvant qu’il était aussi enrichissant de partager dans ce sens.

 Pour ceux qui partagent ce sentiment d’injustice devant cette disparition, n’oubliez pas que c’était un ange du piano, et apaisez-vous en n’oubliant pas que, si ce sont parfois les anges qui s’envolent trop tôt, c’est précisément parce que ce sont des anges.  

 N’oubliez pas de prévenir tous les proches qui ont eu la chance de l’apprécier. 

Bien chaleureusement à chacun. » Fabrice Eulry.

———————————————————————————————————————————————————————

De gauche à droite : Guillaume dans les aigües, puis Frédéric, Pierrick, Côme, Fabrice.

Un dix mains sur 88 touches soit 8,8 note pour chaque main !

Ici un des rares moment en piano solo lors de ce stage de 2009.

 Et une détente en duo juste avant le dîner

  » Ci-dessous, le travail de la main gauche seule, dont il avait saisi très tôt l’importance. Au printemps 2010, la stabilité de sa main gauche était telle, qu’il maîtrisait un répertoire de ragtimes suffisamment important pour enregistrer un album complet rien qu’avec cette musique.

  Ceci est rare, parce que le ragtime demande des qualités demeurant contradictoires tant qu’une maturité bien tassée ne nous a pas structurés ! Qualités pianistiques (déplacement, équilibre, force, indépendance des mains) et musicales (son, tempo, poésie) que j’entendais toutes rassemblées lors de sa venue chez moi en ce printemps 2010. Il vint alors passer quelques jours à la maison avec Côme Girshing (que nous remercions encore pour les photos).

  Venant de passer un col réputé infranchissable, exténué par plusieurs mois d’un projet pharaonique, soit la création de mon concerto pour piano n° 1 à la salle Cortot à mes seuls frais et risques contre vents et marées, me retrouver loin de tout avec mes deux jeunes collègues et un piano, était une cure de jouvence. Nous nous mîmes en tête de décorer un mur de la cuisine avec des céramiques cassées.    Pendant que deux d’entre nous oeuvraient, le troisième jouait du piano, et avec Côme, nous interrompîmes maintes conversations, cueillis par la précision et parfois même, la poésie du jeu de Guillaume. Il nous jouait un répertoire de ragtime, conquêtes sans doute récentes, mais qui paraissaient anciennes tant le jeu était mature.

  Pour certains pianistes il y a même une désespérance à la maîtriser tant la poésie qui se dégage d’un morceau de Scott Joplin

 est aussi vite oubliée qu’elle semblait accessible pour l’auditeur se voyant déjà la restituer une fois devant le piano.

  En résumé, une musique aussi simple à écouter que dure à jouer. Et qui pourtant ne semblait pas arrêter Guillaume Perrot au point qu’il me semblait entendre le fameux album de Claude Bolling en piano solo qui a déjà initié trois générations de pianistes français au ragtime.

  Devant cette évidence, nous discutâmes tous les trois du premier futur disque de Guillaume qui faute d’être remis indéfiniment pour les raisons que nous savons, eut été certainement parfait. Il avait été question jusqu’ici d’un projet commun avec d’autres jeunes pianistes pour sortir un premier disque à trois quatre ou cinq. j’avais déjà organisé ce genre de rencontres et les projets avaient vu le jour :

  « Piano solos » un disque de 1997 avait ainsi mis le pied à l »étrier à Bertrand Garde, Rémi Toulon, Pierre-Yves Plat et Simon Vidmar.

  Pianistes 5 en 2006, avait réuni Rémi Delahais, Boris Mlatac, Adrien Fauvel, Frédéric Gotjikian, et Jean-Sebastien Remise.

 La plupart d’entre eux devinrent musiciens professionnels et ces expériences collectives leur avaient permit d’aborder leur première expérience discographique en partageant le risque qu »elle présente, la complicité des pianistes, l’humour et la camaraderie de la jeunesse éternelle. Un projet similaire s’était donc dprélablement dessiné dont Guillaume était supposé faire partie, avec Côme éventuellement. Mais il se dégagea de cette discussion que Guillaume Perrot pouvait et devait même brûler l’étape en passant directement à la case premier disque en piano solo… A suivre. »F.E.

  Revenons aux stages : les fauteuils sont encore vides, mais nous commençons à les installer pour la représentation finale publique de clôture, pour laquelle chacun accumule son trac. La répétition géénérale inclut plusieurs numéros de pianistes (le tiers des stagiaires le sont. Voici donc un « quatre mains à rotation » ou « tournante de pianistes » : de gauche à droite : Côme, votre serviteur dans les basses, caché par Côme, Dominique et Guillaume.

 

 Un chaleureux commentaire de Christine Amade, musicienne et mélomane de l’Aveyron qu’elle a envoyé sur la boîte directement et que nous publions donc ici. 

    Très émouvant ton hommage à ce jeune garçon il ressemble beaucoup à Bruce Lee.  Le piano à 8 mains, pétard, ça devait être impressionnant.

  Hé oui les anges s’en vont trop tôt et les démons restent trop tard.      

  Amicalement et sincères condoléances à sa famille.

  L’avantage de la musique c’est que la personne ne part pas définitivement les notes résonnerons toujours.

Un autre témoignage sur son disque :

 Je ne l’avais pas encore écouté comme il faut mais très rapidement en faisant autre-chose. J’ai les larmes aux yeux. Quel gâchis cette vie partie trop vite mais quel talent quelle tenacité, quelle joie il nous laisse. A écouter avec les mouchoirs à côté. Il frappe sur ce piano et puis, Parlez-moi d’amour, bon bref je pleure. Merci pour ce cadeau de la vie.

Amitié et courage pour ses parents et sa famille.

Tous vos commentaires sont les bienvenus.

 Un témoignage de Guillaume :

      Trouvé sur Info Sarcome voici un message si positif du regretté jeune pianiste, mon ami, élève et collègue.

F.E.

     

  « Guillaume est un jeune pianiste professionnel de 25 ans. Atteint d’un ostéosarcome depuis 2011, c’est en janvier dernier, alors qu’il est en pleine cure de chimiothérapie au Centre Léon Bérard (Lyon), qu’il contacte notre association afin d’organiser un concert au profit de la recherche sur les sarcomes dès qu’il serait de nouveau sur pied. Portant un regard à la fois posé et lucide sur sa maladie, Guillaume garde également des projets plein la tête pour continuer d’aller de l’avant et nous livre aujourd’hui le portrait d’un artiste combatif… »

La suite sur info Sarcome

 

Ce contenu a été publié dans Non classé, avec comme mot(s)-clé(s) . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

8 réponses à COMMUNION AUTOUR DE GUILLAUME PERROT

  1. murmullo dit :

    Je retiendrai de toi cet air malicieux qui faisait sourire toute une salle dès que tu entrais dans ta musique. C’était un jeu qui avait l’air tellement facile quand on te voyait. Tu fais partie de ces quelques personnes qui m’ont appris à vivre la musique. Un type un peu barré, partant pour tout, qui a apporté du rythme et au moins un éclat de rire à tous ceux qui l’ont croisé. Un bel humain et un grand musicien, mec.

  2. Le Canard du pianiste dit :

    Merci pour ce témoignage. Ceux qui vous ont entendus au château de Goutelas en 2008 imaginent bien votre duo sur ce parvis, et la fraîcheur de la réunion de vos deux talents : Guillaume Perrot au piano et Maude Georges au saxophone alto !

  3. Uneroannaise dit :

    Fabrice Eulry… Un nom que l’on a entendu dans sa bouche des milliers de fois ! On ne vous a jamais rencontré et pourtant on vous connait aussi bien qu’il vous a connu. Merci pour ce bel hommage à celui qui nous enchantait à chaque moment par ses talents de pianiste et son amitié si précieuse.

  4. Zioup dit :

    De toi, je garderai l’image du type souriant fou de piano, du type avec lequel j’ai joué du saxophone pendant deux heures pour un buffet, et que le moment où nous avons eu les plus gros applaudissements fut le moment le plus kitch où on a joué du piano ensembles, le type détendu comme un ressort avec lequel on a monté un concert sur le parvis d’une église, le type avec qui la musique est un jeu où on ferait comme si et où les histoires imaginaires s’enchainent jusqu’à ce que la partie soit finie. Je m’en souviendrai Guillaume, qu’il faut se faire plaisir et que la musique n’est qu’une autre façon de raconter.

  5. C.E dit :

    Je ne trouve pas les mots… Bel hommage. Grosses bises et courage à tous ses proches, c’était quelqu’un en or, c’est tellement dommage….

  6. Un ami de Guillaume dit :

    Merci M.Eulry ! Au royaume des pianistes Guillaume était un ange, et vous étiez son modèle… Votre mot m’a beaucoup touché et Guillaume l’aurait plus qu’apprécié ! Continuez à nous faire vibrer avec la musique qu’il aimait tant !

  7. Demolliens dit :

    Au revoir Guillaume…

    Je vais essayer de conserver mon côté  » diable » en gardant une pensée pour les anges …

  8. Ping : Le Canard du pianiste

Laisser un commentaire