L’OEUVRE DE CLAUDE BOLLING

Fabrice Eulry nous parle brièvement de l’oeuvre Claude Bolling et de sa collaboration avec le compositeur de Borsalino :

On pose souvent cette question : Les grands compositeurs, Mozart, Beethoven, Chopin, Tchaïkovsky, ceux qui sont les plus joués, les plus appréciés, ont vécu aux XVII, XVIII ème ou XIX siècle. Les compositeurs contemporains laisseront-ils quelque chose d’aussi durable ?
Eh bien en 2020 on a, et à juste titre, encensé Ennio Morricone lorsqu’il nous a quitté. On a pu entendre les musiques des westerns spaghettis et des grands polars que sa musique a illustrés, partager les vidéos sur internet ou acheter les dvd de ses concerts, entendre ses louanges de la part des média, etc…

Or nous avons nous aussi perdu notre Ennio Morricone français ! On pourrait même dire que nos cousins transalpins perdu leur Claude Bolling italien ! Mais dans les média français trop occupés à vendre la peur du virus : NIENTE ! RIEN !

Tout juste avons-nous pu lire sur un hebdomadaire quelques commentaires sur ce « pianiste de jazz » (étiquetage réducteur paresseux) « touche à tout » (éclectique, cultivé, et travailleur acharné aurait gaspillé beaucoup trop d’encre !).

Claude Bolling c’est non seulement des musiques de films (Borsalino, Les brigades du tigre, Lucky Luke…) toutes aussi géniales et célèbres que celles d’Ennio Morricone, mais aussi une discographie variée allant du panorama du Ragtime (maîtrisé !) au boogie-woogie, en passant par ses cross-over : rencontre de son piano swingant avec des musiciens de la traditions classique européenne : le flûtiste Jean-Pierre Rampal- le guitariste Alexandre Lagoya Des milliers de pages d’écriture ciselée… Sorti en 1965, à l’époque du Play-Bach de Jacques Loussier, me vient également en mémoire son Mozart en Dixieland, oeuvre aboutie, sans une note de mauvais goût !

En me faisant écouter ce 33 tours génial, Claude Bolling me raconta la surprise et le rire des cordes engagés pour la séance d’enregistrement, en découvrant les musiciens de dixieland ainsi déguisés pour la séance photo qui avait lieu le même jour !

Claude Bolling également comme homme de scène, a été omniprésent sur les planches dès la Libération (en culottes courtes) : ce grand pianiste et chef d’orchestre qui bien avant Ennio Morricone a mis sa musique sur scène, jouait dès 1944 avec les plus grands musiciens d’alors, comme Duke Ellington, et propulsa dans la chanson, les plus grandes personnalités comme Brigitte Bardot, en leur déroulant le tapis rouge de ses plus belles orchestrations.

Contre vent et marées, il a maintenu son grand orchestre pendant 55 ans jusqu’à sa retraite (vers 2013 pour raison de santé). « C’est ma danseuse » disait-il, n’hésitant pas parfois à débourser lui-même lorsque le budget ne permettait pas l’effectif complet des musiciens. En 2010, une des dernières occasions que j’eus d’entendre ce fameux big band, ce fut au Petit-journal Montparnasse : il y avait au comme toujours, sots à Champagne au premier rang, avec ses copains du Canard enchaîné, le dessinateur Cabu qui ce soir-là me glissa : « Je ne rate aucune de ces soirées, car dans cinq ans tout ça n’existera plus« …

Nous tenions à rétablir une juste oraison pour notre Claude Bolling national, que l’Histoire citera non seulement comme un compositeur remarquable de la deuxième moitié du XXème siècle, mais gardera comme un créateur intemporel.

Avec l’aide de Jean-Christophe Averty, dès les années 1960, en quelques émissions et en diffusant ses partitions, Claude Bolling sut donner à deux ou trois générations de pianistes le goût du Ragtime et du Boogie-woogie, par ses compostions et l’exhumation de trésors qui étaient tombés dans l’oubli.

Je vous promets très prochainement d’évoquer notre collaboration à l’occasion d’une prochaine émission de radio qui sera relayée par Le Canard du pianiste. »

F.E.

Claude Bolling et Fabrice Eulry en duo à Reims en 2008
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TENEZ BON !

Le Canard du pianiste souhaitait vous transmettre les voeux de quelques artistes, et notre attention est restée sur la manière circonstanciée dont Fabrice Eulry a formulé les siens :

LE CANARD DU PIANISTE : Maestro, qu’avez-vous à dire et à souhaiter de particulier aux lecteurs du Canard du pianiste pour cette nouvelle année 2021 ?

FABRICE EULRY : A ceux qui râlent mais qui, dans le fond, plutôt que de songer à une quelconque inflexion, préfèrent que les choses continuent à évoluer dans le sens où elles le font depuis quarante ans, je souhaite une bonne année de tout coeur, car c’est à eux qu’il faudra penser en 2021 quand ils seront les derniers à être dérangés dans leur confort, et devront partager la déprime de ceux qui sont déjà atteints, ce sont aussi eux dont la chute sera la plus douloureuse parce que trop tardive. C’est une acception possible de « Les derniers seront les premiers ».

LE CANARD : Et les autres ? Ceux qui ont souffert en premier et souffriront moins en 2021 ?

F.E : … Oui… Les plus nombreux parmi les lecteurs du Canard du pianiste. Eh bien chers amis mélomanes, 2021 va vous sembler pire que 2020 surtout au début mais ensuite cela ira bien mieux.

LE CANARD : Pourquoi ? C’est une bonne nouvelle ! Vous vous êtes reconverti dans l’astrologie depuis que les artistes sont privés de travail ?

F.E. : Je travaille toujours, moins certes, mais par d’autres moyens. Je n’y connais rien en astrologie mais dit-on, certains artistes savent anticiper.

LE CANARD : Vraiment ?

FABRICE EULRY : Je vous ferai grâce d’un florilège, mais en octobre 2020 lorsque j’ai annoncé que je donnais « mon dernier récital public en France avant longtemps  » à Sauveterre de Rouergue au festival en Aveyron, je ne me suis pas trompé. En ce début d’année 2021 je ne prendrai pas de risque : je prédirai juste que ceux qui souffrent déjà vont mieux se sentir en 2021 qu’en 2020, parce qu’on s’adapte à un monde médiocre et sinistre en construisant un monde intérieur riche, et c’est ce qui va se passer pour beaucoup lorsqu’ils s’apercevront que l’enfermement que nous vivons est programmé pour être définitif.

LE CANARD : Mais c’est atroce ce que vous nous prédisez !

F.E. Non parce que ça n’arrivera pas, mais pour que ça n’arrive pas il faut tous en passer par cette phase de désespoir, je n’ai pas d’espoir au rabais à vendre. Il faut comprendre que nous sommes des victimes qui avons tort de réclamer un peu d’humanité à nos bourreaux, et que nous n’en sortirons pas sans nous prendre en charge ni renverser la table. Chacun à son heure comprendra, chacun à son rythme : il ne faut pas juger les autruches, les bouchés, ou les lâches, nous le sommes tous un peu.

LE CANARD : Beaucoup disent que c’est impossible, et que la violence ne fait que justifier la répression.

F.E. Qui parle de violence ou de casse ? Je parle de placer son énergie dans l’imagination. Ses bourreaux l’ont prise pour du bétail, mais la race humaine est plus douée qu’un troupeau quelconque, il suffit qu’elle s’en rappelle. C’est en train de se faire. C’est dommage qu’il ait fallu tant de souffrances pour se réveiller mais ce fut souvent ainsi dans l’Histoire.

LE CANARD C’est du baratin tant que vous ne proposez rien.

F.E. Bien sûr que je propose des choses diverses et variées, et je ne suis pas le seul, mais je ne peux pas le faire publiquement. Ensuite, demandez-vous pourquoi sous prétexte de contagion on peut néanmoins s’entasser dans le métro à des horaires de pointe de plus en plus serrées par le couvre-feu, alors que malgré les efforts des petits commerçants pour prendre des précautions, est interdit tout ce qui donne de l’espoir, crée du lien, et du sens à la vie ? C’est parce que c’est cela que craint un pouvoir médiocre, qui n’est plus au service que de sa seule survie et de ses sponsors. C’est donc cela qu’il faut reconstruire sous d’autres formes chaque fois qu’il tente de le détruire !

LE CANARD : Est-ce que vous rendez-compte de l’énergie que cela demande ?!

F.E. Oui. Mais quand nous réalisons que c’est la seule alternative à la pente descendante et sans fin qu’on tente de nous imposer, cette question devient secondaire. En se projetant dans l’avenir au lieu de de se laisser miner par un présent qui semble sans issue, on réalise en creusant un peu, que le pouvoir oppressif est dans une fuite en avant qui augure de sa fin… A nous de ne pas se laisser entraîner dans sa chute. Donc à tous : tenez bon ! La lumière est devant nous !

LE CANARD : Et à présent, après cet entretien énergique, un boogie-woogie du pianiste enregistré à Kharkiv en Ukraine.

Et un peu de paix avec le concert d’Elizabeth Sombart au Liban le 2 janvier dernier :

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ABÉCÉDAIRE DE NOËL 2020

Apocalypse : Pour 2020, c’est de celle de St Jean qui est la plus en vogue. Ecoutez l’Apocalypse selon St Jean composée par Jean Françaix un des compositeurs français de la deuxième partie du XX ème siècle les plus internationalement joués. 


Beethoven : compositeur ayant fini par être considéré comme non essentiel, les concerts fêtant ses 250 ans ayants été annulés en 2020.


Confinement : se dit d’une mélodie qui tourne en rond, choisie par un chef d’orchestre inexpérimenté et cruel, collant des amendes aux éxécutants qui n’adhèreraient pas à son interprétation imposée, même quand ceux-ci font du mieux qu’ils peuvent.


Dissonance : effet sonore de conflit produit par deux notes sonnant en même temps. Idée d’opposition de contradiction… une dissonance est qualifiée de cognitive lorsque il le taux d’information contradictoire est assez haut pur empêcher de produire de la pensée rationnelle, et que l’angoisse qui s’en suit permet de manipuler le sujet. En musique, la dissonance agit de la même manière en suggérant l’idée de chaos lorsque elle est poussée à l’extrême. L’auditeur parle alors de musique dramatique, puis lorsque la dissonance est systématique, d’atmosphère angoissante ou inquiétante. A la différence d’un pouvoir qui pratique la dissonance cognitive, le pouvoir du son de la dissonance musicale est juste suggestion non agressive et non intrusive, pour peu que l’auditeur soit volontaire, mais son impact sur l’état d’âme donne déjà une idée de l’impact destructeur que peut avoir la dissonance cognitive sur la capacité de penser.


État profond : En musique : états d’âmes qui donnent de l’inspiration pour construire et composer…En politique : états d’âmes (damnées) qui donnent de l’inspiration pour déconstruire et recomposer (voir Grande reconfiguration). 


France 2020 : voir Rock’n roll.


Grande reconfiguration : échange équitable improbable proposé aux musiciens consistant à acheter leur silence contre un revenu universel dans un premier temps, puis des bons de nourriture aux OGM dans un second temps. Un peu comme si au lieu de bâillonner Assurantourix on s’imaginait qu’il allait promettre de ne pas chanter en échange d’abats de sanglier avarié.


Harmonie : Art de combiner les sons. On ne peut créer d’harmonie en niant la connaissance de ses rouages, qui peuvent aussi cela dit, s’apprendre intuitivement. 


Inventions : oeuvres de Bach. A deux ou trois ou quatre voix


Jam-session : improvisation de plusieurs musiciens. Traduction littérale : session de confiture. 


K-pop : Musique coréenne inspirée du hip-hop, du rock et de la musique traditionnelle coréenne. A découvrir, comme toutes les productions des civilisations qui émergent (à nouveau) en s’assumant.


Legato : cet art de relier les notes entre elles peut constituer le lien qui embelli une phrase musicale, tout comme la beauté de la nature du lien qui rassemble les persoanonnes peut constituer un mouvement d’espoir et de liberté.

Noël : forme de répertoire joué en streaming en décembre 2020


Opus : marché populaire fermé pour l’instant


Police : groupe de rock des années 80, qui joue avec partition et chef d’orchestre les passages faciles, et n’a jamais de partition pour les passages difficiles.


Qanon : le plus fameux est celui Pachaelbel, cette forme consiste à ce qu’une voix se répète en même temps que la seconde voix avec laquelle forme un contrepoint, puis la deuxième avec la troisième et ainsi de suite… Voix après voix, jusqu’à former une un réseau de notes harmonieuses. Queue
: ou coda, c’est à dire les 2, 4, ou 8èmes mesures que l’on rejoue en fin de morceau (double queue ou triple queue). Si l’on rate la première fin, Q est donc une seconde chance pour refaire la fin dans les règles ! Il suffit de bien recompter !


Rock n’ roll : Dérivée d’une musique en vogue depuis les années 1950, l’expression rock’n roll désigne un manque d’organisation et de cohérence parfois volontaire, dans une ambiance explosive.


Swing states : Etats américains où tout le monde danse le swing (les citoyens, les juges, même les machines à voter…)

Tempo : Vitesse d’exécution d’un morceau de musique : un tempo qui confond vitesse et précipitation, trahi le manque de maîtrise ou une virtuosité au service du vide. 

Ut : note remplacée par do, au départ en Italie au XVII ème siècle.  


Vivaldi : compositeur des Quatre saisons, originaire de Venise, ville magnifique et menacée, où l’on met des masques uniquement pour s’amuser. 


West coast : côte ouest des Etats-unis : courants musicaux : cool, surf, disco, fusion, grunge rock, rock californien…


Xylophone : instrument à percussion
(lames en bois) souvent confondu avec vibraphone (lames en métal)


Y : Yper-sound (voir Z) 


Z : film de Costa Gavras musique de Pierre Henry et Michel Colombier (les jerks électroniques par les Yper-sound). Pierre-Henry a également composé une apocalypse de St Jean.

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GEORGIA ON MY MIND

Que voilà un clin d’oeil de Fabrice Eulry réconfortant pour soutenir votre moral en cette période qui demeure difficile et incertaine pour (presque) tous.

Une version de Georgia

« Pour la faire basculer du côté de la lumière« 

« To switch her on the sunny side« 

version de septembre 2017 à Kharkiv en rappel du concerto N°2 « expiatoire (Fabrice Eulry) orchestre philharmonique de Kharkiv dirigé par Yurii Yanko
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OUVERTURE DU FESTIVAL BLUES EN AVEYRON 2020

Certes l’église semblait pleine pour l’hommage à Simone Anglade, et même si la réduction des jauges et l’obligation de se répartir (une place occupée sur deux) en facilitait l’illusion optique, l’ambiance n’a rien eu de morose !

Pour cette soirée hommage à Simone Anglade, le Père Barrié a tout d’abord pris la parole de bienvenue dans l’église paroissiale d’Espalion, puis Fabrice Eulry fondateur du festival a prononcé le discours suivant, que nous mettons en ligne ci-dessous :

Chers amis,

« Bonsoir à tous. Je pensais commencer par l’habituelle consigne : Merci de couper vos portables et de ne pas faire de films. Mais, dit plus élégamment, j’ai trouvé une formulation pour l’amalgamer avec la nouvelle consigne à la mode qui elle, j’espère, ne sera que provisoire : et cela donne donc : »Merci de penser à rallumer vos portables et à enlever vos masques en sortant ! »
Concernant la contrainte sanitaire, nous avons fait en sorte que vous vous agglutiniez le moins possible : je vous signale que ceux qui le désirent pourrons tout de même rester un peu dans l’église après le concert, cela vous permettra de ne pas créer de bouchon en sortant, et pour rebondir plaisamment sur la contrainte, vous pourrez vous disperser poétiquement en flânant autour de trois pôles : la table de dédicace de disques des artistes et des affiches du festival, et les deux banderoles que vous trouverez le long de chaque galerie latérale, l’une comprend les citations qui motivaient la philosophie de vie de Simone Anglade, et l’autre est un pêle-mêle de photos souvenir pour lequel nous remercions chaleureusement sa soeur. Notre association Blues en Aveyron dont la vocation justement est à la fois d’honorer nos racines en défendant le patrimoine, les produits et les créations aveyronnaises et de faire connaître le blues, se devait donc de rendre hommage à Simone Anglade, dame à la fois solidement enracinée et exploratrice du monde, par la rencontre de deux folklores, l’un enraciné, et l’autre déraciné, mais qui nous parlent tous deux des choses essentielles, et en fin de soirée pourrons échanger musicalement dans un moment d’universalité. N’était-ce pas non plus cette richesse d’avoir à la fois des racines et des ailes, que Simone Anglade sembla chercher toute sa vie à travers ses projets généreux, et ses voyages ? Simone Anglade, ici-même il y deux ans lorsque nous fîmes venir l’orchestre philharmonique de Kharkov, pris la main de Milana d’un bref mais si chaleureux « Merci pour ce que vous faites » emprunt de son habituelle discrétion, et nous souhaitons qu’elle apprécie autant l’initiative de ce soir.
Le festival Blues en Aveyron 2020 vous le savez, a été reporté de mai à octobre avec une voilure divisée par trois, passant de douze à quatre concerts. Mais vous êtes là, c’est ce qui compte, et outre Simone et André Damon qui nous ont aidés dès 2017 à démarrer ce festival qui en est déjà à sa quatrième édition, nous voudrions Milana Volodtchenko et moi-même, co-fondateurs de ce festival, remercier tout ceux qui l’ont soutenu : les artistes qui participent à cette soirée, et vous tous ici présents qui représentez le conseil départemental, les communautés de communes notamment Comtal Lot et Truyère, Mme… Anglade et sa famille, Mme Quintard et la commune de Castelnau de Mandailles. Nous ne proposerons pas aux personnes pouvant ici nous raconter quelque chose de fort et de beau qu’elles aient pu partager avec Simone Anglade de le faire, car nous aurions sans doute du demander aux trois-quarts de l’assistance de monter.Aussi avons-nous pris le parti de lire un poème que vous pourrez trouver en ligne, écrit par M.Eric Picard maire d’Espalion, et ce sera pour nous une manière de remercier ceux qui accueillent cet évènement, l’église d’Espalion, son curé et son vicaire, et la commune d’Espalion. après quoi je laisserai la place à la formation de Cisco Herzaft.

Après le blues de Cisco Herzaft

… Philippe Viallard a ravi l’auditoire par son répertoire occitan…

… suivi par la chorale gospel d’Espalion, emmenée par Céline Mistral dont l’auditoire a aussi pu apprécier la voix exceptionnelle dans un répertoire troubadour lors de son duo avec Frédéric Monteils, formidable accompagnateur.

La conclusion en forme d’improvisation générale fut surprenante par sa qualité, tant les formations surent s’écouter se rencontrant sur le gospel.

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DUO DE PIANOS ANNE CADILHAC-FABRICE EULRY

Pour ce dernier concert du festival Blues en Aveyron (4 ème édition), Anne Cadilhac et Fabrice Eulry proposaient un duo de pianos inclassable autour du boogie-woogie et du blues (dans la chanson française) entre clin d’oeil et hommage, entre comédie et concert, entre cette comédienne chevronnée virtuose du piano, et le pianiste qui prolonge sa musique par sa présence scénique

Fais-moi mal Johnny !

Inclassable mais populaire auprès du public qui a pris la chose comme elle venait, les deux intéressés précisant eux-mêmes qu’il s’agissait d’une première avec tout ce que cela suppose d’aléatoire comme improvisations, surprises, mais aussi génie créatif par la mise en danger.

Domaine dans lequel Anne Cadilhac n’a pas été en reste, toute habituée qu’elle soit par ailleurs à jouer dans des spectacles réglés comme… du papier à musique !

Les commentaires du public à la sortie ont la même tendance, celle de ne pas croire qu’il s’agissait d’une première mais plutôt d’imaginer que le duo est le fruit d’une complicité et d’un travail qui dure depuis des années, et d’attendre avec impatience de nouvelles représentations.

2 rappels ! Le centre multiculturel du Nayrac complet (compte tenu des restrictions de jauge)

Le festival Blues en Aveyron étant suspendu au turpitudes mondiales, il faut d’abord s’estimer heureux qu’il ait pu se tenir jusqu’au bout dans son édition 2020, avec affluence succès et joie.

Il faut ensuite pour cette même raison, se résoudre à attendre probablement jusqu’en février pour savoir si l’édition 2021 se tiendra (entre août et octobre 2010 si c’est le cas).

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GÉNIE PHOTOGRAPHIQUE

Remercions Bruno Charavet pour ce cliché qui nous apprend bien plus qu’une vidéo, pour peu que Le Canard du pianiste nous le décrypte :

Un accord de Fa mineur 5-/7ème décomposé sur un morceau-hommage à Erroll Garner

… fa, si, mi bémol, la bémol, soit une harmonie de Fa mineur 5-/7ème… Mais pourquoi les touches ne sont pas toutes enfoncées en même temps ? Le pianiste, ici en action sur la scène du Canapé (Gif/Yvette) lors d’un morceau-hommage à Erroll Garner, où il s’agissait de restituer le son et non les notes mêmes, nous certifie qu’il s’agit d’un accord et non d’un arpège, puisque qu’à l’oreille, on entend sonner les quatre notes en même temps !Mais avec une sorte de flou, comme un magma ordonné, que d’aucuns appellent « swing ».

Ce que nous apprend la photo, c’est donc un véritable secret de fabrication, dont le pianiste n’a peut-être pas eu lui-même conscience avant la vue de ce cliché, tant sa passion pour capturer parfois le son de ses maîtres (en l’occurrence Eroll Garner donc) est sensorielle, basée sur l’oreille, le toucher, et un tâtonnement pratique obsessionnel.

Que voyons-nous ? Une main à plat, des doigts qui adhèrent au clavier, et un avant-bras en tension.

La pompe de base d’Erroll Garner à la main gauche, consiste en gros à jouer un accord par temps et à le répéter jusqu’au prochain changement d’harmonie. Cet accord n’est en réalité ni tout à fait un accord ni tout à fait un arpège, mais ressemble plutôt à un accord frotté sur une guitare, où les cordes ne sont pas tout à fait attaquées en même temps (mais presque !) dans un ordre allant de la plus grave à la plus aigüe. Sur la photo on voit bien de gauche à droite, la note la plus grave enfoncée (le fa), le si sur le point de l’être (par le majeur tendu collant au clavier) l’index et le pouce étant un peu plus éloignés des notes qui seront enfin jouées (mi bémol et la bémol) pour compléter l’accord.

Nous sommes donc en plein « brossage » de l’accord. Un toucher qui, à cause de cette proximité permanente des doigts avec le clavier, pourrait nuire au rythme si l’avant-bras et même tout le corps n’étaient pas mobilisés en permanence pour l’imprimer.

Téléchargez Garner Spécial composition de Fabrice Eulry en hommage à Erroll Garner, tiré de l’album Boogie Passavant :

http://www.fabriceeulry-laboutique.com/fr/boogie-passavant/133-boogie-passavantmp3.html

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LA PEUR DE MOURIR VA-T-ELLE MUTER EN PEUR DE VIVRE ?

Si la peur aveuglante retombe un jour, nous serons bien obligés de voir les faits. Ce rôle dévolu aux historiens, devrait aussi incomber à tous ceux qui souhaitent penser. Et force sera de constater qu’à l’échelle de l’Histoire, et en comparaison de ses grandes épopées comme de ses grandes catastrophes, l’épisode présent ne sera que le symptôme dérisoire de la psychose d’une civilisation encroûtée dans son confort, apeurée par la seule idée de la mort, qu’elle évacue dans tous les domaines… Et conséquemment, apeurée par la vie elle-même, en rendant inaccessible tout ce qui lui donne son sens (l’affection, la proximité des amis, des proches, l’Art…) de la spiritualité la plus austère, jusqu’au divertissement le plus léger, tous deux indispensables.

Le Canard du pianiste et les évènements qu’il décrit ne sont pas là pour vous désespérer. Il espère même compenser un peu le lavage de cerveau anxiogène que nous subissons tous même sans regarder la télévision, au détour d’un panneau, ou dans la rue à la vue d’une population urbaine au sourire invisible.

Nous vous annonçons par exemple que :

Malgré les difficultés, et les pertes financières qu’impliquent des contraintes sanitaires toujours plus strictes, jusqu’à nouvel ordre, le festival Blues en Aveyron est maintenu coûte que coûte.

https://www.weezevent.com/blues-en-aveyron-2019

Nous vous annonçons aussi que :

Chaque concert de Fabrice Eulry annulé pour cause de :

Découragement des organisateurs face aux contraintes sanitaires (paperasses, manque de personnel bénévole, manque de temps, déprime qui en découle…)

Impossibilité pour eux de ne pas perdre d’argent.

Peur d’une partie du public.

Etc…

… Sera souvent remplacé par un autre concert tant que cela est possible ailleurs, le pianiste souhaitant ne pas profiter du cadeau offert aux intermittents de s’effacer pour une année indemnisé aux frais du contribuable (et que l’on vous demandera de rembourser) la vocation d’artiste n’étant pas seulement un métier et un moyen de vivre, mais une raison de vivre. Et beaucoup d’artistes dont le Canard du pianiste vous parle régulièrement ont fait le même choix que lui. Vous les retrouvez lors du festival Blues en Aveyron.

Nous vous annonçons enfin que :

Si certes, l’étau se resserre, la cocotte minute n’explosera que plus fort et plus vite, cette libération est en ligne de mire ! Même si ici nous ne sommes pas devins et ne pouvons vous donner ni le jour, ni l’heure, ni le lieu, ni le comment, car rien n’est écrit l’avance, nous savons que la vie, la vraie, avec sa part de risque et d’humanité, finit toujours par triompher.

Tenez bon, haut les coeurs !

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LE CANARD DU PIANISTE A FAILLI FINIR EN MAGRET

Chers lecteurs,

Les pirates du net ont cherché à m’abattre en plein vol. Ils auraient tiré un bien maigre bénéfice de cette capture, car en réalité leur but était de profiter de la naïveté du rédacteur en chef pour qu’il donne ses coordonnées bancaires en lui faisant croire que le paiement périodique de son hébergement n’était pas à jour !

Malgré leur échec il restait à réactiver le blogue, ce que l’informaticien qui y est attaché fit de main de maître (de toile) après plusieurs heures de travail.

Voilà ce qui explique l’inaccessibilité durant plusieurs jours, du Canard du pianiste qui, les choses à présent rétablies, vous remercie de votre patience et de votre fidélité.

Musicalement

Le Canard du pianiste

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RECITAL DANS UNE BASTIDE

Sauveterre de Rouergue, centre commercial du Moyen-âge, ville nouvelle créée par Le Roy Philippe III le Hardi en 1281 fut capitale des couteliers du Rouergue, elle comptait alors deux fois plus d’habitants.

C’est le départ progressif des couteliers (cette industrie a muté après le Moyen âge Sauveterre était trop éloignée des centres de production métallifères) et les changements de voie de communication, puis la peste de 1628, qui ont déclassé cette bastide très bien conservée, au plan en damier.

Son église St Christophe de style gothique méridional va recevoir un récital de Fabrice le samedi 17 octobre dans le cadre du festival Blues en Aveyron.  

Les contraintes sanitaires hystériques imposant le plein air, lors du concert du 28 août à Rodez annulé pour cause de pluie, la frustration qui en a découlé (250 réservations) va sans doute obliger Fabrice Eulry à donner deux concerts d’affilée à l’église St Christophe, vu à quel rythme le public réserve, et étant donnée la capacité réduite de l’église St Christophe et les normes actuelles de distanciation… Mais cette double peine on le sait, n’est pas sans déplaire au pianiste marathonien.

Pour réserver sans tarder aux points de vente ou par téléphone :

Ou en ligne sur Weezevent (vous pouvez accéder à tous les concerts du festival avec un pass) cliquez sur ce lien :

https://www.weezevent.com/blues-en-aveyron-2020-2?fbclid=IwAR0-M0Myz6qkGMVb7mO0BlNQUQuO8wZ7AGNmK4ohXuClJEb1ViONWCyaFzQ#.XzApFnojWnM.facebook

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