PEUT-ON DEGUISER LA CORRUPTION EN MECENAT ?

Le Canard du pianiste relaie régulièrement le blogue de Christine Sourgins qui nous propose un propos exempt de toute idéologie.

Pas de conservatisme frileux ni de modernisme béat, mais un éclairage toujours inattendu et pertinent rendu possible par un sens des réalités économiques (qui libère la pensée de l’abstraction idéologique) et une érudition dans les Arts plastiques, au service des artistes libres dont Christine Sourgins est une alliée bienveillante.

 

mardi 8 mars 2016 :

PEUT-ON DEGUISER LA CORRUPTION EN MECENAT ?

La Chine est à l’honneur à la Fondation Vuitton, au Bon Marché avec Ai Weiwei  puis, en mai, Huang Yang Ping « investira » le Grand Palais pour un énième Monumenta. Hasards du calendrier ? Pas vraiment puisque Vuitton possède le Bon Marché mais l’orchestration va plus loin : Emmanuelle Lequeux vend délicatement la mèche dans un article du Monde(1) et ce qu’elle baptise « redoutable entreprise de séduction des musées français » ressemble beaucoup à une corruption déguisée en mécénat, à moins que cela ne relève de la simonie (2).

D’abord il y a les dons. Depuis celui du cheval de Troie, on sait qu’il faut s’en méfier. Mais le musée national d’art moderne ayant accepté en 2015 ceux de tycoons asiatiques, les généreux donateurs s’enhardissent : le bel Adrian Cheng, milliardaire de 35 ans, vient d’entraîner le centre Pompidou dans un « partenariat » privé/ public décoiffant ; il a créé àBeaubourg un poste de conservateur dévolu à l’art chinois, entièrement à sa charge (ou plutôt à celle de sa fondation K11, organisme à but non lucratif, c’est plus rassurant). Le plus drôle, c’est que tout le monde fait mine de ne pas s’apercevoir que c’est aussi à son service. Certes, Beaubourg n’a pas renoncé à son rêve d’installer un clone du Centre à Shanghai ou ailleurs ; certes, les conservateurs français se plaignent de payer parfois eux mêmes l’hôtel aux artistes invités. Mais à ce prix là, celui d’un entrisme caractérisé, mieux vaudrait avoir une politique culturelle moins ambitieuse qui reste libre et démocratique ! Car les œuvres achetées sur le conseil du conservateur pro-chinois, resteront à charge du Centre, donc du contribuable français, qui devra financer expositions, assurances, restaurations… si les choix sont mauvais, un fonctionnaire devrait devoir en répondre mais le conservateur par intérim sera envolé depuis longtemps.

Les institutions, et les institutionnels, sont donc à vendre ? Lire la suite

Christine Sourgins est l’auteur de

Une musique libérée de tout mécénat corrupteur ou financement public :

Concerto en DO# mineur – Fabrice Eulry

 

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