« ART » SANS PUBLIC RECHERCHE COMPLICES POUR PROMOTION

Le Canard du pianiste relaie régulièrement le blogue de Christine Sourgins qui nous propose un propos exempt de toute idéologie.

Pas de conservatisme frileux ni de modernisme béat, mais un éclairage toujours inattendu et pertinent rendu possible par un sens des réalités économiques (qui libère la pensée de l’abstraction idéologique) et une érudition dans les Arts plastiques, au service des artistes libres dont Christine Sourgins est une alliée bienveillante.

Christine Sourgins à écrit :

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L’art contemporain indiscutable…
Tino Sehgal a carte blanche au Palais de Tokyo jusqu’au 18 décembre 2016 avec trois cent participants sur 13 000 m2, il pratique un art immatériel : des œuvres « ouvertes » sans formes achevées, « offertes » au visiteur. L’artiste rechigne à laisser de traces car son art doit se vivre dans l’instant, poussant la performance au paroxysme, il transmet ses œuvres sans instructions écrites, sans actes de vente (les commandes sont orales en présence d’un notaire…) refusant même documents et photographies. Pas de catalogue, un dossier de presse où l’artiste s’efface… ce qui met en valeur les glorieux sponsors qui n’ont pas la même discrétion… Parmi les œuvres proposées, pardon, les expériences offertes, celle, disons, du White Cube fatigué : une pièce sans fenêtre aux murs laiteux où une quinzaine de personne sont réparties, la face contre les murs, comme au piquet. Sauf l’un deux, posté à l’entrée, jouant la vigie : il éructe un jappement à l’arrivée d’un visiteur. Ses complices se mettent alors à marmonner, puis le ton monte, l’un énonce alors à haute et intelligible voix une phrase, puis un autre semble répondre…l’ensemble finit par scander, en chœur et anglais cette fois : « L’objet de ce travail est de devenir l’objet d’une discussion ». Tout s’arrête au prochain jappement qui signale une nouvelle entrée : la scansion cesse et les murmures reprennent…

Les visiteurs restent un moment, curieux de comprendre le manège, puis sourient ou haussent les épaules, et sortent… mais personne n’en cause. L’œuvre, en dépit de ce qu’elle assène, est indiscutable au sens où on n’en discute pas : dire à son voisin ce que l’on pense, qu’elle est ratée puisque personne n’en parle, reviens à causer donc à en faire un « sujet de conversation » et Sehgal peut dire qu’il a gagné, que son objectif est atteint ! Voilà qui incarne parfaitement la malignité des pièces d’AC qui vous pousse au mutisme ou bien récupèrent immédiatement vos propos pour s’en justifier…

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