mardi 23 juin 2015 :
De Versailles à la Samaritaine,
l’emprise de la mondialisation
« Une tragédie ! », c’est ainsi qu’Anish Kapoor réagit à la peinture jaune jetée contre son «Dirty corner », autrement dit « coin sale ». L’artiste assure maintenant ne l’avoir jamais qualifié de « vagin de la reine » : ah, bon ? Les journalistes du JDD seraient –ils incompétents ? Kapoor refuse même la comparaison avec le Plug anal de McCarthy « sexuellement explicite et revendiquée comme telle », or chacun sait, sans rire, que Kapoor est au-dessus de cela ; dans l’art très contemporain, le provocateur, c’est toujours l’autre. Kapoor s’est-il aperçu qu’un discours trop sexuellement connoté rend manifeste la véritable violation du patrimoine que constitue ce genre d’exposition ?
Si la direction de Versailles minimisait l’incident, l’artiste se plaint dans le Figaro : il se sent étranger en France et même dans son pays l’Angleterre (bien qu’anobli par la Reine…c’est dire) et s’inquiète de « l’intolérance » des extrémistes. Pas seulement des lanceurs de peinture, mais de ceux qui veillent sur un « passé sacralisé à l’extrême »sic . Dans l’art très contemporain, l’extrémiste, c’est toujours l’autre. Le vandale aussi. Pourtant toute son installation qui prend explicitement Versailles à rebours est un gigantesque piège à vandales, un appel grandeur nature, cornaqué par tous les médias, à venir « réagir ». Le bénéfice est multiple : Sir Kapoor note que l’agression met « en évidence la force créative d’un objet inanimé», la presse est ameutée à nouveau et, l’agression changeant de camp, il peut jouer au martyr, se poser en moralisateur…
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