LE CENTRE DE PARIS BIENTOT DEFIGURE

   Un cube de verre bien ignoble, bien prétentieux et déjà démodé va peut-être plastronner pour des décennies à deux pas de Notre-dame, du Pont-neuf du Châtelet, du Louvre… : 

   En dépit de l’avis défavorable des lois, de toutes les instances juridiques, des associations et surtout des Parisiens, les pouvoirs publics et privés (Mairie de Paris et LVMH) qui s’estiment au dessus des lois, ont utilisé tous les rouages à leur disposition, jusqu’au Conseil d’Etat, pour arriver à leurs fins.

 

mardi 23 juin 2015 :

De Versailles à la Samaritaine,

l’emprise de la mondialisation

« Une tragédie ! », c’est ainsi qu’Anish Kapoor réagit à la peinture jaune jetée contre son «Dirty corner », autrement dit « coin sale ». L’artiste assure maintenant ne l’avoir jamais qualifié de « vagin de la reine » : ah, bon ? Les journalistes du JDD seraient –ils incompétents ? Kapoor refuse même la comparaison avec le Plug anal de McCarthy « sexuellement explicite et revendiquée comme telle », or  chacun sait, sans rire, que Kapoor est au-dessus de cela ; dans l’art très contemporain, le provocateur, c’est toujours l’autre. Kapoor s’est-il aperçu qu’un discours trop sexuellement connoté rend manifeste la véritable violation du patrimoine que constitue ce genre d’exposition ?

Si la direction de Versailles minimisait l’incident, l’artiste se plaint dans le Figaro : il se sent étranger en France et même dans son pays l’Angleterre (bien qu’anobli par la Reine…c’est dire) et s’inquiète de « l’intolérance » des extrémistes. Pas seulement des lanceurs de peinture, mais de ceux qui veillent sur un « passé sacralisé à l’extrême »sic . Dans l’art très contemporain, l’extrémiste, c’est toujours l’autre. Le vandale aussi. Pourtant toute son installation qui prend explicitement Versailles à rebours est un gigantesque piège à vandales, un appel grandeur nature, cornaqué par tous les médias, à venir « réagir ». Le bénéfice est multiple : Sir Kapoor note que l’agression met « en évidence la force créative d’un objet inanimé», la presse est ameutée à nouveau et, l’agression changeant de camp, il peut jouer au martyr, se poser en moralisateur…

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